Châtelerie des Combes
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Châtelerie des Combes

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 Jorsin Alkest

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Quel'Doren
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Quel'Doren


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MessageSujet: Jorsin Alkest   Jorsin Alkest Icon_minitimeDim 12 Mai - 15:23

La première partie de cette histoire se déroule il y a dix-milles ans.



- On a pas le temps Commandant  ! Regardez !  L'elfe qui criait pointa un doigt dénonciateur sur les cieux.
Le ciel se déchirait sous des flots incessants de magie mêlés aux énergies démoniaques libérées en un point unique, le Puits d'éternité. Des éclairs saillants jaillissaient sans cesse des nuages noirs, une pluie battante venait battre la terre et le sol lui-même grondait sous la furie des éléments qui se déchaînaient.
Au milieu d'une escouade de druides et de mages, Jorsin tenait sous sa lame ce qu'il restait d'un gangregarde, encore envie malgré des blessures abominables. Les combattants présents contemplaient cette scène étrange. Le démon posait un regard horrifié sur cette terrifiante créature lupine qu'était le Commandant, et qui dirigait à présent sa lame sublime vers le torse du vaincu. Bien sûr, les druides étaient déjà accoutumés à cette formidable transformation, mais ce worgen-là était différent. Plus grand, plus droit... Et surtout plus fier, engoncé dans une armure flamboyante de guerrier Kal'doreï, Jorsin n'avait rien d'un druide pourtant.
La bête se pencha vers le démon, son regard surnaturel bleuâtre plongea dans celui du gangregarde.
- Ce monde est à nous... Tu comprends ça, démon ? Cela signifie que tu n'a pas ta place ici. Toi et ta légion êtes un cancer sur cette terre, et nous, nous sommes l'antidote. Es-tu près à mourir ?
- Tu peux me tuer, immortel. Ton "monde" sera bientôt dans le même état que ton peuple...
L'être démoniaque se mis alors à rire. En effet, des milliers, des millions de vies venaient de périr sous une puissance terrifiante émanant de l'Aspect Neltharion lui-même. Tous étaient alors sous le choque de sa trahison...
Jorsin enfonça lentement sa lame dans le corps du gangregarde, qui gémissait et riait à la fois. Cela ne dura qu'une dizaine de secondes, le Commandant semblait prendre goût à achever ses victimes lentement.
- On peu y aller. Priez vos Dieux que nous trouvions des survivants, déclara le grand loup.
La petite escouade d'à peine quinze hommes se remit donc en marche en direction de Quel'dormir. La cité avait été prise d'assaut par des milliers de démons, seulement trois-cents elfes étaient restés fidèles à leurs positions, les traîtres de la reine Azshara ayant profité du chaos pour fuir.
Il fallu deux heures pour que le petit groupe suicidaire parvienne à s'infiltrer dans la ville sans se faire remarquer.
Des bruits de combats montaient encore des étages supérieurs du grand batiment qui surplombait la cité. Jorsin et ses hommes mirent en oeuvre tout un orchestre de magie arcanique et de lianes épaissent afin de monter les murs plus rapidement.
Alors même que le groupe finissait sa montée, un second petit commando combattait contre une trentaine de créatures infâmes sortis tout droit du néant distordu. Trois mages alliaient leurs pouvoirs et déclenchaient ensemble une tempête d'arcane contre une dizaine de démon alors de l'autre côté, un guerrier worgen retenait à lui seul cinq d'entre eux, combattant plus avec une furie incontrôlée qu'une force réfléchie. Au milieu, un deuxième worgen, vêtu d'une tenue de cuir et au pelage noir déchaînait des éclairs verdâtre sur de nombreux démons. Le Commandant du groupe ascendant bondit dans la mêlé et se concentra sur les adversaires, tuant à sa guise en déchaînant ses pouvoirs ou bien en jouant de l'épée. L'arrivée de Jorsin mit rapidement un terme à l'affrontement.
- Je suis heureux de voir que t'en es sorti Quel'Doren ! Lança Jorsin au worgen noir.
- Voila maintenant trois jours que nous nous battons... Aucun renfort ! Bordel mais où sont nos troupes ? Merde !!
Quel'Doren était hors-de-lui.
- Calme toi mon jeune élève... Ce n'est pas encore terminé.
L'un des mages vint à Jorsin et lui posa une main sur l'épaule, celui-ci affichait un air renfrogné et portait un long manteau sombre taché de sang. Tous reconnurent l'un des frères du Commandant, connu pour son impétuosité  mais aussi pour son génie et son calme extrême.
Galdrunn, le deuxième plus jeune frère de Jorsin, était déchainé et semblait fou de rage. Les muscles sous son pelage hérissé saillaient de veines et d'une odeur de sueur intense, ses griffes goûtait d'un sang noir démoniaque et ses yeux étaient plus rouge que l'hémoglobine de ses blessures. Galdrunn avait l'air d'un étranger au milieu de ce groupe de combattants elfiques. Il se tenait à l'écart, peut-être par conscience, pour ne pas blesser ses camarades.
Jorsin l'approcha sans crainte et fixa son petit frère. Le jeune loup furieux se calma d'un seul coup et baissa la tête, soumis à le domination de son ainé.
La terre trembla alors qu'un vent puissant soufflait sur la terrasse. Ce n'était pas la première secousse, mais celle-ci sembla inquiéter tout le monde, y compris Quel'Doren et Jorsin Alkest. Le batiment vacilla.
- Commandant, nous devrions quitter Quel'dormir, il n'y a plus rien qui nous retienne ici... Nos frères sont morts, nos parents aussi. Nos amis...
Jorsin acquieça au mage qui venait de parler, le groupe composé maintenant d'une vingtaine de survivants de fortune rejoignit un surplomb sur une colline face à la cité, qui se dressait encore fièrement au devant d'un gigantesque champ de bataille.

La nuit tomba finalement, ce qui faisait en fait peu de différence avec la noirceur du jour depuis maintenant plusieurs jours. Outre le fait d'être un worgen terrifiant, Jorsin était avant-tout un elfe, et c'est en tant qu'elfe qu'il n'arrivait pas à fermer un oeil dans cette obscurité si agité. Des ombres inquiétantes semblaient se profiler au loin, la nature impitoyable tout autour du petit groupe de rescapé était toujours aussi déchainée.
Comment les autres arrivaient-t-ils à dormir ? Jorsin était constamment sur ses gardes, mais en dépit du mauvais temps il restait admiratif de la puissance des éléments qui hurlaient leur colère juste au bout de son regard. De longues heures s'écoulèrent alors que le Commandant contemplait le ciel assis contre un arbre, quand un léger craquement se fit entendre dans le bois derrière lui.
Jorsin se retourna et saisit sa lame, attentif à quoi que ce soit qui pourrait bouger dans le noir, mais il ne vit rien.
- J'ai bien cru que je ne te retrouverai pas, mon bon ami !
L'elfe se sentit soudain stupide alors qu'une voix féminine qu'il connaissait très bien descendait de l'arbre juste au dessus, suivi d'un petit rire moqueur.
Une imposante silhouette musclée tomba de l'arbre en question, lestement, cette ombre impressionnante faisait preuve d'une agilité surprenante, car son atterrissage ne causa pas le moindre bruit.
- San... Je me suis inquiété pour vous, maîtresse... Jorsin posa un genoux à terre devant celle qui s'avança désormais vers lui. San'Lohknir était l'une des rares pandarènes à s'aventurer si loin de chez elle, mais surtout, elle était l'une des rares à enseigner son art à des étrangers.
Elle le regarda, souriante, et lui fit comprendre qu'il n'avait pas à s'agenouiller ainsi devant elle. Jorsin leva le regard vers elle alors que les grands yeux bleus de la pandarène le sondait intensément. Pour elle, Jorsin était comme un fils, et inversément, San était une mère pour ce guerrier elfique millénaire.
Le reste de la nuit se passa paisiblement malgré la tempête constante qui ravageait la terre...

Le groupe fut réveillé par de grands fracas d'objets s'écrasant au sol, non loin d'eux. Alors que tous se levaient à présent et que chacun faisait le tour de son inventaire, Jorsin comprit ce qui était en train de se produire.
Des météores gros comme des chênes tombaient du ciel un peu partout... La cité encore debout en face avait subit d'importants dégats, la totalité des batiments brûlait.
Les pierres devinrent bientôt très insignifiantes alors que les elfes regardaient, impuissants, la terre qui se disloquait juste devant eux.  
Les elfes aux ordres de Jorsin se remirent aussitôt en route, les guerriers à l'affut du moindre danger en avant et les mages s'occupant de former des sphères de protection afin d'éviter les dommages des météores. La pandarène et les worgens restèrent ensembles.
- Attendez, quelque chose ne va pas. Jorsin marqué un arrêt soudain alors que les météores à terre commençaient à remuer.
- Des Infernaux ! A vos armes ! Lança le Commandant.
Les roches brisées au sol se levèrent en sorte de grotesques personnages haut de quatres mètres, ceux-ci attaquèrent alors que les survivants et se mirent à les encercler en à peine quelques secondes. Les mages se concentrèrent pour maintenir leur magie alors que les frères de Jorsin se lançait déjà dans la mêlé rocheuse. Les pouvoirs de Matius mirent jaillissaient des ses mains velues et griffues pour détruire tout démon se présentant devant lui tandis que les lames de Galdrunn et de se ainé s'entrochequèrent violement contre les géants.
Les autres soldats elfes étaient terrorisés... Non pas par les démons eux-même, mais bien par leurs trois camardes de combats, qui faisaient preuve d'une efficacité bestiale et meurtrière. La rage de vaincre était évidente chez ces monstres qui faisaient preuve d'une force phénoménales...
Jorsin était quand à lieu divin même au milieu de ses deux frères. Son agilité était telle qu'on pouvait confondre le combat avec une danse, il bondissait en l'air et fendait l'air en direction des points faibles adverses, rien ne pouvait lui résister.
L'affrontement dura une éternité pour le petit groupe, malgré la vaillance de ces champions, les moins forts périrent avant la fin de l'après-midi. Les roches démoniaques ne tombaient plus du ciel, et seuls Jorsin, Matius, Galdrunn et San'Lohknir étaient encore en vie.
Le pire semblait passé, et pourtant tous les quatre étaient silencieux en contemplant l'effroyable spectacle de leur monde qui se déchirait inéluctablement, sans qu'ils ne puissent y faire quoi que ce soit.
Matius et Galdrunn s'écartèrent un peu et laissèrent le disciple et sa maitresse ensemble. Une forêt luxuriante jonchant de petites montagnes s'étendait juste en face d'eux et faisait place à un désert derrière-eux. Un orage et une pluie battante balayent tout, les éléments étaient fous furieux autour de ces quatres figures héroïques.
- Jorsin... Mon peuple va subir de terribles choses pendant son histoire, et je me dois de me tenir à leurs côtés. De même que tu dois le faire pour les tiens...
- Je comprends, mais sachez que je serai toujours avec vous pour vous prèter main-forte.
San'Lohknir baissa la tête, une expression triste envahie son visage.
- Non mon cher, tu ne pourra pas...
Le sol trembla si fort que Matius et Galdrunn chutèrent. Jorsin tomba à genoux alors qu'une explosion énorme le séparait brutalement de San. Des pierres retombèrent, l'une d'elles vint percuter le crâne du worgen, qui perdit connaissance...

Deux heures s'étaient écoulées quand il revint à lui. Jorsin eu pour premier réflexe de lever les yeux vers l'emplacement ou la pandarène se trouvait juste avant.
Le sol s'était écarté à quelques centimètres de lui et faisait place désormais à une faille énorme... Une mer remplissait pratiquement tout ce qui était auparavant des terres.
Jorsin cru devenir fou en voyant à plusieurs centaines de mètres, la terre luxuriante ainsi que la pandarène, qui elle aussi regardait vers lui.
Jorsin resta à genoux et ne pu retenir ses larmes, il avait échoué, le monde se disloquait et lui n'avait rien pu faire... Il ne lui restait désormais plus rien, sa patrie était anéanties, ses amis morts ou disparus, même ses frères n'étaient plus là.
Il baissa les yeux vers sa lame encore dans sa main.
- Toi au moins tu es encore là.

Le commandant elfique désormais vaincu se mit en route vers le nord après avoir repris ses esprits et vérifié que la totalité de ses sens bestiaux répondait encore à ses souhaits. Les villages n'était plus que cendres ou ruines, les habitants et les armées avaient disparu pour laisser place à un calme mortel, interrompu de temps en temps par le son d'un effondrement dans un bâtiment ou par le crépitement des flammes. Jorsin fini par arriver sur une grande place dans ce qui était autrefois une glorieuse cité bien-née. Le palais qui la surplombait auparavant avait été coupé en deux, la fontaine au centre sur laquelle dansait une elfe radieuse de pierre ne laissait plus couler la moindre goutte d'eau. Tout autour de la place, de gigantesques statues représentant de grands héros de ce peuple réduit à néant fixait le seul survivant de la ville d'un air inquisiteur. Celui-ci pouvait les entendre lui parler et l'accuser à travers son esprit : "C'est de TA faute..."
Jorsin lâcha un long soupir et continua de marcher vers les marches encore praticables du palais, ignorant la complainte des morts et des disparus. Mais que cherchait-il en fin de compte ? Il savait bien qu'il n'y avait aucun survivants ici, ni même un abri sûr pour lui.
Quelque chose d'étrange l'avait attiré ici dans un but... Mais quel but ?

- Jorsin ! Il est là !
Sortant de nul part, Matius arriva en courant avec Galdrunn, tous deux dans leurs formes effrayantes et sauvages semblable à deux loups perdus.
Le premier se précipita vers son aîné pour l'étreindre, les deux frères restèrent ainsi bras dans les bras, arrivant à peine à croire à la réalité de leurs retrouvailles alors que leur "petit frère", très méfiant, restait en garde en direction des ruines et des statues.
- Mon frère, Azeroth...
Matius ne continue pas sa phrase tant il était encore choqué.
- Oui, je sais Mat'. J'ai tout vu. Nous avons perdu.
Jorsin semblait avoir perdu toute envie de se battre, mais malgré cela une colère profonde enrageait au fond de tout son être. Ses ennemis démoniaques avaient disparus avec son peuple, il ne lui restait que sa haine, son désirs de vengance, et aucune idée de l'endroit où l'exercer.

Une vive lueur explosa au sommet de l'escalier du palais, ce qui aveugla les trois frères. Un portail magique s'ouvrit alors, semblable au cadrant d'une horloge ronde et d'or, sous leurs yeux surpris.
- Nozdormu...
Jorsin et Matius semblèrent retrouver espoir en une seconde à peine, reconnaissant la marque des dragons de bronze et de l'Aspect gardien du Temps. Galdrunn lui demeurait méfiant mais pas moins étonné de cette brusque apparition.
L'origine de ce portail apparue enfin. Contre toute attente, ce ne fut pas un drake de bronze qui en sorti, mais quelque chose que Jorsin et ses frères n'avait jamais vu. Un dragon massif, haut d'au moins six mètres, s'avança lentement en laissant une trainée de cendre dans son sillage. Sa peau n'était plus écailleuse et avait noircie pour ressembler à un écran de fumée. Son regard d'un blanc glacial fixait les trois worgens, figés par la stupeur et la vision de cet être inconnu duquel se dégageait une force phénoménale.
- Jorsin Alkest. Comme il est regrettable de voir en arriver là.
Alors que le grand drake s'adressait au Commandant, celui-ci, visiblement en colère, répondit immédiatement sur un ton non-mesuré.
- De toute évidence vous n'avez aucune idée de la façon dont on est arrivé jusqu'ici ! Dîtes-nous plutôt qui vous êtes au lieu de vous poser en énigme.
- Je m'appelle Temporus, du Vol Infini. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus.
Matius et Galdrunn n'y comprenait rien. "Le vol infini ? Mais... Qu'est-ce que c'est ?".
- Nous sommes la solution à vos problèmes... Azeroth ne voit pas sa fin aujourd'hui contrairement à ce que vous pensez. Vous vous êtes vaillamment, mais la destiné de ce monde doit s'accomplir sans vous, sous peine de le voir brûler à nouveau... Pour le bien d'Azeroth, Jorsin Alkest, vous devez mourir.
Interloqué, arrêté au coeur même de sa rage, l'elfe qu'était Jorsin ne pu répondre à cela. Il se tourna vers ses deux frères et croisa leurs regards.
Galdrunn avait baissé les oreilles et dévisageait son aîné avec un regard qui en disait long sur son refus. Puis vint le tour de Matius.
- J'espère que tu me pardonnera un jour...
Matius posa alors sa mains griffues et chaleureuse sur l'épaulette de son grand-frère avec un regard plein de courage et combativité.
Il se passa cinq longues secondes... Puis Matius disparu pour réapparaître entre Jorsin et Temporus. Le worgen joignit ses deux mains et y fait naître un véritable foyer de flammes, puis les projeta droit vers celui qui se posait en bourreau. Le drake devint fou-furieux et son calme devint de la fureur à l'état pur alors que ce torrent de feu  fila vers sa gueule et la lui cautérisa douloureusement. Il lâcha un rugissement terrible, désorienté et aveuglé. Jorsin qui ne s'était pas fait prier était déjà passé en courrant devant son frère mage et fondit droit vers le dragon, profitant de cette opportunité, pour lui administré un formidable coup montant de sa lame runique. Alors que l'épée fendait l'air et que la lame taillait la chair corrompue du drake, Galdrunn en fit autant et attaqua le dragon avec barbarie, plantant de grands coups de griffes dans le ventre de la pauvre bête assaillit de toute part et déjà condamnée.
- Une belle démonstration de force, Alkest... Mais vous n'irez pas plus loin.
Un autre dragon avait parler au moment même ou le premier tombait au sol, agonisant et mourant lentement aux pieds de ses vainqueurs. Hélas, une dizaine d'autres portails venait de s'ouvrir autour de la place centrale de la cité, encerclant les trois frères de tout un rassemblement de dragons noirs corrompus plus au moins identiques au premier.
Un pouvoir enchaîna dans l'immédiat les frères Alkest, les plaçant entre de longues chaines d'un noir fumé et empêchant leurs mouvements. Ils étaient pris cette fois.
- Finissons-en, chiens ! Lança Jorsin avec défi pendant que Matius riait devant la banalité de la situation. Pour une fois il ne pouvait absolument rien faire.
Les wyrms ne bougèrent pas néanmoins, à l'exception de certains qui volaient juste au dessus du sol, battant de leurs larges ailes noires et soulevant des nuages de poussières à chaque fois.
- Vous ne pouvez aller à l'encontre de votre destin.
La voix draconienne se répercuta tel un écho, puis Jorsin disparu dans une étincelle de magie à la fois sombre et lumineuse vers l'un des portails.
Les dix dragons ne dirent plus un mot et s'en allèrent tour à tour de là où ils venaient.
Les passages magiques restèrent ouverts un bref moment pendant que Matius et Galdrunn, libérés par le départ des dragons, les regardait fixement.
- Par le Grand Esprit du Loup ! Je ne laisserai une bande de vers enfumés nous traîner ainsi dans la poussière ! Allez vient frérot.
Matius ne laissa pas à Galdrunn le temps de cligner des yeux qu'il le téléporta avec lui vers l'un des portails et y plongea sans la moindre hésitation.

Le voyage avait été rude quand Matius et Galdrunn se retrouvèrent de l'autre côté du portail de magie ouvert par les dragons infinis.
Un royaume désolé s'offrit à eux. Ils n'étaient plus du tout au sud d'Azeroth, mais plutôt au nord à présent. Seulement, la vision qu'il avait à présent se situait dans l'avenir de leur monde, plongé dans l'obscurité et la mort.
Tous deux se mirent en route au travers d'un épais brouillard qui les empêchait de voir convenablement. Mais malgré cela, les deux loups parvenaient à se guider à travers cette terre anéantie, leur flair leur affirmant que Jorsin était ici et toujours en vie.
Quelques heures s'écoulèrent, le temps brumeux sans être tempétueux ne changeant guère, jusqu'à ce qu'ils atteignent une curieuse montagne où le temps semblait dégagé, fixe.
Ils grimpèrent d'une allure décidée, peu soucieux de ce qu'ils risquaient de rencontrer. Curieusement, dans ce lieu, le plus effrayant était sans nul doute l'immobilité totale de l'environnement.
Arrivés au sommet en à peine un quart d'heure, Matius compris qu'il ne s'agissait pas d'une montagne mais d'un cratère. Et plus encore, il s'agissait là du sanctuaire de ce mystérieux vol infini.
Des dizaines de drakes corrompus volaient en cercle dans le cratère, tandis que d'autre, dépourvus d'ailes suffisamment grandes pour voler, patrouillaient à pieds et gardaient les lieux. Bien que la présence de ces créatures encore étrangères pouvait paraître menaçante pour tout intrus, Matius et Galdrunn portèrent aussitôt leurs regards sur l'immense structure dorée au centre du cratère, qui était en fait un énorme sablier.
Un être plus familier se tenait en-bas de ce sablier. Matius cru y voir un elfe, mais celui-ci n'avait finalement pas grand chose en commun avec les membres de sa race en s'en approchant un peu plus.
L'homme se tenait fièrement et regardait autour de lui de temps en temps, observant son domaine. Torse nu, sa chair noircie par la corruption des Infinis était recouverte d'étranges tatouages blancs lumineux, à l'exception de sa chevelure qui était à la fois blanche et noire. Une barbichette blanchie témoignait de son âge avancé mêlé à un visage plutôt âgé, ayant déjà subi les rudes épreuves du temps. Son regard correspondait à celui des dragons, témoignant d'un grand pouvoir.
Au fur et à mesure de leur avancée, Matius et Galdrunn finirent par découvrir ce qui était arrivé à leur frère aîné.

Jorsin était attaché en l'air à proximité du sablier, noué par des liens magiques qui prenaient leurs accroche directement au sablier. Le grand worgen était alors désarmé et endormi, une expression douloureuse fixée sur sa gueule bestiale. L'homme au pied su sablier observait l'épée avec curiosité alors que celle-ci était plantée au sol du bout de la lame, toujours parsemée de petites flammes virevoltantes. Matius espérait réussir à s'emparer de l'épée. Si il l'attrapait, peut-être pourrait-il mettre un terme à cette histoire malsaine.
Il n'était plus qu'à dix mètres à présent. Cinq mètres... Trois mètres...
- Vous avez vraiment cru pouvoir pénétrer dans mon sanctuaire sans que je ne m'en rende compte, mortels ?
L'homme se retourna après avoir adressé ces quelques paroles ironiques aux deux frères, désormais découverts.

Cet homme étrange laissait une impression de déjà vu à Matius, et pourtant il ne l’avait jamais rencontré. Ses yeux étrange semblait filtrer au-delà du monde qui l’entourait, comme ci il était un dieu. Sa perception des choses allait bien plus loin que celle de tout être normal, s’élevant bien plus en avant des événements actuels, passés, et même futurs . « Je suis Murozond. Ici, vos pouvoirs sont insignifiants, je suis le seul maitre de ce royaume. Pardonnez-moi de ne pas vous souhaitez la bienvenue, mais l’univers qui vous entoure ici est situé en dehors de votre vision du temps. Ici, il n’y a pas de présent, de passé, ou d’avenir. Il n’y a que la convergence des événements qui se sont déjà déroulés… Ici, vous êtes les esclaves du temps, le résultat d’une équation qui a été mal rédigée. » Matius et Galdrunn écoutaient attentivement l’intervention de cet être quasi-divin, et semblaient tout comprendre. Les deux loups restèrent toutefois d’un froid extrême devant de tels propos.
« Dîtes-moi, Murozond… Qu’est devenu le véritable aspect du Temps ? »
Matius venait de lancer une provocation accablante contre cet être tout-puissant.
« Je vais vous le montrer puisque vous tenez tellement à le voir. » L’homme se recula de quelques pas. Les tatouages sur sa chairs ténébreuses se mirent à briller intensément, allant jusqu’à engloutir toute la sobriété des lieux. Cette lumière surnaturelle était suffisante pour éblouir les deux worgens pendant cinq bonnes secondes. Lorsqu’ils retrouvèrent leur vue, un immense dragon au corps ténébreux et tempétueux se dressait devant eux, les scrutant avec une évidente supériorité. Assis sur ses deux pattes arrières, tel un chien de garde, la bête avait malgré tout une posture en disant long sur sa personnalité. Ses griffes imposantes, sa couronne de cornes, ses yeux profonds, ses crocs menaçants et même sa barbe proportionnée raisonnablement sous sa gueule étaient de la même couleur que les tatouages portés par l’homme mystérieux, d’un blanc mortelle, blafard, et rayonnant d’une lueur corrompue. Sa gueule carrée et légèrement pointue était orientée vers les deux loups, immobiles aux pattes de ce monstre, semblables à des jouets aux pieds d’un adultes. Le reste du corps de cet être colossal était recouverts de petits éclairs d’énergie magique, lui donnant un aspect d’autant plus surnaturel, bien que cela n’était pas forcément nécessaire.
« Les sables du temps sont sous ma responsabilité, et je suis seul juge du destin qui vous attends. Je ne peux vous laisse votre chance, ne sachant que trop bien ce que vous ferez à l’avenir si je vous laisse repartir, vous et votre frêre bien-aimé… »
Galdrunn se recula prudemment de quelques pas alors que Matius levait la tête pour regarder Murozond dans les yeux. Aucun des deux n’avait l’air apeuré, alors que tout autre être mortel aurait déjà les genoux à terre pour implorer une pitié inutile et vaine.
« Le destin appartient à ceux qui prennent les bonnes décisions et empruntent les routes les plus praticables. Vous m’en voyez navré, dragon… Mais je n’ai nullement l’intention de m’arrêter ici. »
A ce même moment, Matius se retourna et se téléporta derrière les plus petits dragons qui s’étaient réunis autour de la discussion. De ses deux mains, il en toucha deux puis disparu à nouveau vers un autre endroit du sanctuaire avec Galdrunn, regardant la panique s’emparer de ses victimes. Les deux gardes draconiques qu’il avait à peine effleurer était en train d’exploser, causant la pagaille dans les rangs ennemis. Les dragons quelques peu désordonnés reprirent immédiatement leur envole et s’éparpillèrent, alors que Murozond bouillonnait de colère.
« Puisque vous refusez de comprendre, je vais devoir me débarrasser de vous ici-même ! »
L’immense dragon se leva sur ses quatre pattes et déploya des ailes gigantesques qui recouvraient près du quart du cratère. Son décollage ne provoqua pourtant pas le moindre nuage de poussière comme on aurait pu s’y attendre. Il s’écarta du sanctuaire et disparu dans les brumes tandis que les autres dragons s’en prenaient désormais aux deux petits worgens pris au piège.
Les deux frères usèrent alors de toutes leurs capacités pour déjouer les attaques meurtrières de leurs assaillants. Tous deux se séparèrent, partant en courant tels des loups en chasse autour du grand cratère. Les monstres ailés se lancèrent à leur poursuite.
Galdrunn, qui apparaissait comme une cible plus vulnérable que son frère, était gravement sous-estimé. Les draconiens s’en rendirent compte quand l’un d’eux voulu saisir le worgen en pleine course. Le jeune frère se tourna alors et bondit sur son poursuivant, se retrouvant sur son dos alors que celui-ci n’attrapait qu’un tas de sable entre ses griffes. Galdrunn profita de l’occasion pour mettre à mal sa monture improvisée, et lorsqu’elle ne fut plus en état de voler, la laissa s’écraser en bondissant sur un autre dragon à proximité… Il était impossible pour ses poursuivants de l’atteindre sans blesser leurs camarades.
Matius de son côté se montrait tout aussi combattif, bien que largement aidé par son arsenal de pouvoirs. Les dragons le collant de très près s’exposaient à recevoir de véritables tirs de barrages arcaniques, semblables à des boules d’éclairs projetées à grandes vitesse par le mage en pleine course. Afin de créer une diversion, Matius créa également des images de lui-même qui imitaient ses moindres mouvements et l’aidait à combattre.
Les serviteurs Infinis finirent par réaliser que les deux worgens étaient finalement des adversaires dignes de ce nom. Soudainement, tous se retirèrent… Pour laisser place à la colère de leur terrible maitre.
Murozond revint alors que tous les autres quittaient le sanctuaire. Il observa la situation puis prononça des mots incompréhensibles pour les deux frères qui se tenaient à l’opposé l’un de l’autre. Les sables du sanctuaire commencèrent alors à s’agiter et de petits tempêtes de poussières se mirent à se déchainer un peu partout. Pendant ce temps, Murozond se posa, rabattant ses ailes au-dessus de son dos et choisissant Matius comme première cible, pour se diriger vers lui d’un pas suffisamment leste et tranquille afin le rejoindre rapidement. Une fois sur lui, Murozond n’hésita pas à tenter de le frapper de ses pattes avant, exécutant de violents coups de griffes qui venaient fendre l’air immobile juste au-dessus de la tête du loup, ou frappant brutalement de ses poings contre le sol, le faisant trembler à chaque coups.
Heureusement pour Matius, les coups loupaient tous grâce à sa taille plus petite et son agilité. Alors que Galdrunn revenait rapidement pour derrière la bête monumentale tout en zigzaguant à travers la tempête de sable, le dragon frappait le sol de sa longue queue, qui semblait aussi dangereuse que sa gueule.
« Le temps joue contre vous, petits-êtres à l’existence futile ! » L’espace autour des deux loups sembla se figer d’un coup, les tornades de poussières s’arrêtant en plein élan et demeurant immobiles . Leurs mouvements aux-même n’étaient plus aussi rapides que prévu. Murozond lui en revanche frappait plus vite, et fini par réussir à atteindre ses proies. D’un coup de queue il balaya Galdrunn, tandis que son poing gauche envoya propulsa Matius vers le sablier au centre, et le plaqua contre lui en un instant.
La magie et la force de Murozond surpassait les deux frères lupins, désormais à terre. Le dragon se mit à rire, confiant de sa victoire, peut-être un peu trop vite. Matius se releva en s’appuyant au sablier.
« Puisqu’il faut en arriver là… «  Le mage pris une expression impitoyable et fit naitre une boule de feu dans sa main droite, en la dirigeant vers le sablier. Murozond changea soudainement d’attitude et tendis une patte vers Matius, comme pour l’implorer de ne rien faire.
«  ARRETE !! Si tu détruis le sablier, tu détruis Azeroth ! »
Matius regarda le dragon dans les yeux et n’abaissa pas sa main un instant. « Azeroth est déjà détruite ! »
Le mage lança son pouvoir pyrotechnique sur la structure maitresse du sanctuaire, qui vola en éclat. Le temps sembla se déchainera de nouveau, annulant les actions précédentes de Murozond. Jorsin, qui était demeuré prisonnier du sablier, fut détaché par la rupture soudaine de ses liens magiques. Inerte, il retomba entre les bras de Galdrunn qui attendait de le récupérer au bon moment.
« Vous ne vous en sortirez pas si facilement… »
Affaibli, le grand dragon parvint à lancer un dernier sort sur les trois frères réunis, ouvrant une sorte de siphon temporel qui les inspira dans les couloirs du temps…
Il s’écoula environ une minute avant que Matius, Galdrunn et Jorsin ne soit finalement rejetés par ce siphon. De nouveau, ils se retrouvèrent dans un autre endroit, une profonde forêt noires à travers laquelle raisonnait des hurlements lointains de loups. Quelque chose n’allait pas cependant.
Matius regarda Galdrunn et resta immobile, son regard devint livide et sa gueule resta béante, observant l’étrange phénomène qui s’était déroulé entre les mains de son jeune frère.
Jorsin Alkest, le puissant combattant Keldoreï, n’était plus là. C’était à présent un jeune louveteau qui reposait paisiblement entre les griffes de Galdrunn…


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MessageSujet: Re: Jorsin Alkest   Jorsin Alkest Icon_minitimeDim 12 Mai - 15:25

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